" A marche forcée" à travers les Pyrénées ariégeoises

"Séjour raquettes" du 5 au 11 février 2017

Il est 8h et Pirmil ne s'éveille pas mais Joël et Marie-France accueillent les douze participants près du véhicule U (notre sponsor habituel) ! Répartition dans les voitures ... Malgré les vents contraires, les ondées et les tornades, nous avalons les quelques 700 kms qui nous séparent d'Ax Les Thermes. A notre arrivée, il pleut, il fait froid mais la place centrale est animée. Notre hôtel, Le P'tit Montagnard est rénové avec goût et l'accueil est chaleureux. Dès le premier soir, le rituel s’installe : apéro dans la salle qui nous est attribuée, grande tablée conviviale, cuisine de produits locaux, bienveillance amusée et accent ariègeois du serveur. Le niveau sonore monte crescendo. Après le repas, petit tour dans Ax : la tradition des thermes remonte à loin. Seules les maladies changent. L'époque romaine et le Moyen Age y soignent les ladres. A la Belle Epoque, on prend les eaux. Aujourd'hui les cures traitent les rhumatismes, les voies respiratoires et l'aspiration au "bien-être".

Ax est dans le creux. Les montagnes l'enserrent, ferment l'horizon. Il faut s'extraire de cette pesanteur pour gagner cols et cimes avec nos guides Cyrille et Aurélie. Première étape charger raquettes et bâtons dans le Kangoo de Cyrille puis grignoter du dénivelé avec les véhicules. Parfois, il faut chaîner, laisser le passage au chasse-neige...Le paysage liquide et gris d'Ax devient floconneux plus léger et contrasté (noir et blanc). Un vague terre-plein sert de départ aux randonnées. Il faut chausser les raquettes. Souvent, à ce niveau il neige. Enfin, la lente et longue file indienne s'égrène. Rythme lent et pesant dans la trace du guide qui serpente tantôt le long d'un torrent, tantôt dans une hêtraie ou une sapinière où nous "jouons aux sangliers" enfin dans les estives rases et immaculées. Seules couleurs du paysage, anoraks et capes qui papillonnent dans le vent. Quelques arrêts, quelques chutes perturbent cette colonne immuable. Alors, comme aimantés on se regroupe en cercles et l'on rit. Autour de midi, dans un lieu permettant d'affronter cet environnement hostile, le guide sort une pelle et creuse une forme de fossé. On s'y assoit, serrés en ligne un peu recroquevillés. On se restaure. Cyrille nous sert un café, parfois une gorgée de rhum. Quand le ciel se dégage, on lève les yeux. On est ici pour cela... Du col d'Obu, d'Osque, de Chioula et de la Serrat des Chèvres, nous côtoyons les cimes. Nous voulons les reconnaître et les nommer en révisant notre géographie scolaire. L'Espagne est là. Nous devinons la Méditerranée au- delà de cette plaine. Le moment de grâce terminé, la cordée se reforme pour redescendre vers les véhicules puis Ax... On papote et on chahute un peu... A notre arrivée, il est encore tôt. Un étrange phénomène se produit alors : le groupe soudé et homogène pendant toute la journée se décompose : les hommes au bistrot autour d'une bière ou tapant le carton, les femmes au bain de pieds ! L'eau sulfurée peut atteindre 78 degrés... le bassin est donc un lieu de rencontre de petits et grands... On parlerait de mixité sociale jusqu'à Ax ?

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SEJOUR RAQUETTES FEVRIER 2017

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